Un sommeil de qualité est un pilier fondamental de la santé mentale et physique, et sa préservation au travail est un investissement essentiel pour l’avenir.

Les troubles du sommeil et de la vigilance constituent une problématique de santé publique et de santé au travail majeure pour les salariés. Ils sont multifactoriels et nécessitent une approche globale et coordonnée.

La description des troubles du sommeil et de la vigilance

Les troubles du sommeil sont des perturbations qualitatives ou quantitatives du sommeil, entraînant des conséquences négatives sur le fonctionnement diurne. Les troubles de la vigilance, quant à eux, se manifestent par une altération de la capacité à rester éveillé et attentif.

Il est nécessaire de distinguer les principaux troubles suivants qui sont fréquemment liés au travail :

  • L’insomnie avec une difficulté à s’endormir, à rester endormi ou des réveils précoces et une sensation de sommeil non réparateur. Elle peut être transitoire ou chronique ;
  • L’hypersomnie c’est à dire une somnolence excessive pendant la journée, malgré une durée de sommeil nocturne suffisante ;
  • Les apnées du sommeil qui sont des interruptions répétées de la respiration pendant le sommeil, entraînant des micro-réveils et une fragmentation du sommeil, avec des conséquences diurnes majeures (fatigue, somnolence) ;
  • Le syndrome des jambes sans repos (SJSR) et mouvements périodiques des membres (MPM) constitués de sensations désagréables dans les jambes, soulagées par le mouvement, perturbant l’endormissement ou le maintien du sommeil ;
  • Les troubles du rythme circadien (rythme biologique prenant la forme d’un cycle d’environ 24 heures et régissant certains processus physiologiques comme le sommeil et l’alimentation) qui se manifestent par une désynchronisation entre le rythme biologique interne de l’individu et le cycle veille-sommeil imposé par l’environnement professionnel, notamment le travail posté (nuit, équipes alternantes) et les décalages horaires (pour les salariés amenés à voyager fréquemment).
Les principaux symptômes des troubles du sommeil et de la vigilance

Les symptômes des troubles du sommeil et de la vigilance peuvent se manifester de manière variée, affectant à la fois le sommeil nocturne (pendant le sommeil) et le fonctionnement diurne (pendant la journée et au travail).

Il est important de souligner que ces symptômes peuvent s’entremêler et varier en intensité, rendant parfois le diagnostic difficile sans une observation attentive et une consultation médicale.

Les signes cliniques peuvent être regroupés comme suit :

Les symptômes physiques

Ces symptômes sont souvent les premiers à être remarqués, car ils sont concrets et parfois très invalidants.

Les principaux symptômes physiques des troubles du sommeil et de la vigilance sont les suivants :

  • La fatigue chronique et persistante malgré le repos ;
  • Les maux de tête fréquents, des douleurs musculo-squelettiques (dos, nuque), une augmentation de la pression artérielle, accompagnés parfois de troubles gastro-intestinaux ;
  • Les changements dans l’appétit avec une perte ou gain de poids significatif ;
  • L’affaiblissement du système immunitaire (rhumes, infections plus fréquentes).

Les symptômes nocturnes

Ces signes peuvent être rapportés par le salarié lui-même ou, plus souvent, par son entourage (conjoint, famille).

Les principaux symptômes nocturnes sont les suivants :

  • Les difficultés d’endormissement avec une latence d’endormissement allongée (plus de 30 minutes), des pensées récurrentes, des ruminations mentales (souvent liées au travail) empêchant de trouver le sommeil, un besoin impérieux de bouger les jambes (syndrome des jambes sans repos) ou des mouvements involontaires des membres ;
  • Les réveils nocturnes fréquents et/ou prolongés avec une difficulté à se rendormir après un réveil, des réveils avec une sensation d’étouffement ou d’apnée (évocateur d’apnée du sommeil), des réveils précoces le matin avec une impossibilité de se rendormir ;
  • Le sommeil non réparateur qui est une impression de ne pas avoir suffisamment dormi malgré une durée de sommeil jugée suffisante, ainsi qu’une sensation d’être fatigué au réveil ;
  • Les troubles respiratoires du sommeil constitués par exemples de ronflements sévères, quotidiens et bruyants, de pauses respiratoires (apnées) observées par l’entourage, d’une respiration haletante ou bruyante, d’épisodes d’étouffement pendant le sommeil ou d’un sommeil agité et entrecoupé de micro-réveils fréquents ;
  • Les parasomnies (comportements anormaux pendant le sommeil) constituées de terreurs nocturnes.

Les symptômes diurnes

Ces symptômes impactent directement la capacité du salarié à accomplir ses tâches professionnelles et sa qualité de vie.

Les symptômes diurnes sont notamment les suivants :

  • La somnolence diurne excessive (SDE) qui est constituée par exemples d’une sensation de somnolence la plupart du temps, d’être mal réveillé avec une envie de dormir permanente, d’endormissements involontaires, incontrôlables ou difficilement contrôlables, particulièrement dans des situations calmes, monotones, ou passives (en réunion, devant un écran, au volant, lors d’une tâche routinière), d’un besoin fréquent de faire des siestes, parfois sans bénéfice réel, de bâillements répétés et fréquents, de paupières lourdes ou qui se ferment seules, et également d’un besoin de se frotter les yeux ;
  • Les troubles cognitifs et de la performance dont les signes sont des difficultés de concentration et d’attention (incapacité à maintenir l’attention ou des fluctuations de l’attention), des troubles de la mémoire (difficultés de mémoire à court terme, des oublis fréquents ou des difficulté à récupérer l’information), une baisse de la vigilance (diminution de la réactivité et des réflexes), un ralentissement du traitement de l’information (lenteur dans la prise de décision, diminution de la vitesse de traitement ou difficulté à suivre une conversation rapide ou complexe), une diminution des performances professionnelles (baisse de la productivité, augmentation des erreurs, diminution de la qualité du travail), ainsi que des difficultés à résoudre des problèmes (manque de créativité et incapacité à trouver des solutions) ;
  • Les troubles de l’humeur et du comportement avec, par exemples, des signes d’irritabilité et une agressivité inexpliquée, une labilité émotionnelle (passages rapides d’une émotion à l’autre), un manque de motivation et un désintérêt pour le travail, une anxiété et une nervosité, de la tristesse, des symptômes dépressifs, une perte de plaisir (anhédonie), ainsi qu’un isolement social et des difficultés relationnelles avec les collègues ;
  • Les parasomnies (comportements anormaux pendant le sommeil) constituées de terreurs nocturnes ;
  • Les troubles respiratoires du sommeil constitués par exemples de ronflements sévères, quotidiens et bruyants, de pauses respiratoires (apnées) observées par l’entourage, d’une respiration haletante ou bruyante, d’épisodes d’étouffement pendant le sommeil ou d’un sommeil agité et entrecoupé de micro-réveils fréquents.