Les troubles anxieux d’origine professionnelle touchent un nombre significatif de salariés en France. Ces troubles, comme les autres troubles psychologiques liés au travail, sont souvent sous-estimés, ont des répercussions profondes sur la santé individuelle et la vie sociale du salarié.

La description des troubles anxieux professionnels

Les troubles anxieux d’origine professionnelle se manifestent par une anxiété et des préoccupations excessives et persistantes, directement liées aux conditions de travail, à l’environnement professionnel ou aux exigences de l’emploi. Contrairement à l’anxiété passagère, ces troubles sont durables et ont un impact significatif sur le fonctionnement quotidien de l’individu, tant au niveau professionnel que personnel.

Les principaux symptômes des troubles anxieux professionnels

Les symptômes des troubles anxieux professionnels se manifestent à différents niveaux : physiques, psychologiques et émotionnels, cognitifs et comportementaux.

Les symptômes physiques

Ces symptômes sont souvent les premiers à être remarqués, car ils sont concrets et parfois très invalidants. Le corps réagit directement à l’état de tension interne.

Les principaux symptômes physiques des troubles anxieux professionnels sont les suivants :

  • Les palpitations et la tachycardie avec une sensation que le cœur bat trop vite ou de manière irrégulière, même au repos ;
  • Les douleurs thoraciques avec une sensation d’oppression ou de douleur dans la poitrine, souvent perçue comme une crise cardiaque ;
  • L’essoufflement (dyspnée) avec des difficulté à respirer, sensation de manque d’air, respiration superficielle et rapide ;
  • Les troubles musculo-squelettiques qui consistent à avoir des douleurs persistantes au niveau du dos, de la nuque et des épaules sont fréquentes. Ces tensions musculaires peuvent évoluer vers des contractures et des céphalées de tension (maux de tête d’intensité légère à modérée, décrites comme une sensation d’étau autour de la tête), sans cause organique identifiable ;
  • Les troubles digestifs avec une perturbation du fonctionnement du système digestif, entraînant des douleurs abdominales, des ballonnements, des brûlures d’estomac, de la diarrhée ou de la constipation. Une possible exacerbation du syndrome de l’intestin irritable ;
  • La transpiration excessive qui se manifeste par une hypersudation, même en l’absence d’effort physique ou de chaleur ;
  • Les tremblements involontaires des mains ou d’autres parties du corps ;
  • La fatigue chronique qui se manifestent par une sensation de fatigue persistante même en cas de repos suffisant ;
  • Les troubles du sommeil avec des difficultés d’endormissement, des réveils nocturnes fréquents, un sommeil non réparateur ou/et une insomnie chronique ;
  • L’étourdissements et les vertiges avec une sensation de tête légère et de déséquilibre ;
  • La bouche sèche qui se manifeste par une sensation de soif ou de bouche pâteuse.

Les symptômes psychologiques et émotionnels

Ces symptômes reflètent l’état interne de détresse psychologique et peuvent être particulièrement difficiles à gérer.

Les principaux symptômes psychologiques et émotionnels des troubles anxieux professionnels sont les suivants :

  • L’anxiété et l’inquiétude excessive qui consiste à avoir des préoccupations persistantes et difficiles à contrôler concernant le travail (deadlines, relations avec les collègues, performance, avenir professionnel) ;
  • L’irritabilité qui se manifeste par des réactions excessives et rapides de colère, impatience, frustration, souvent disproportionnées par rapport à la situation ;
  • La nervosité et l’agitation avec une incapacité à rester en place, une sensation d’être « sur les nerfs » et une difficulté à se détendre ;
  • Le sentiment d’oppression avec une sensation physique d’étranglement ou de constriction ;
  • La peur irrationnelle c’est à dire la peur de l’échec, la peur du jugement des autres et/ou la peur de perdre le contrôle ;
  • La tristesse ou l’humeur dépressive qui sont des épisodes de tristesse et/ou des signes de dépression ;
  • Les attaques de panique constitués par des épisodes soudains et intenses de peur extrême, accompagnés de nombreux symptômes physiques (palpitations, suffocation, douleurs thoraciques), et/ou d’une peur de mourir ou de devenir fou.

Les symptômes cognitifs

Les troubles anxieux d’origine professionnelle affectent directement les fonctions cognitives (fonctions intellectuelles) rendant les tâches quotidiennes plus complexes et épuisantes.

Les principaux symptômes cognitifs des troubles anxieux professionnels incluent :

  • Les difficultés de concentration avec une incapacité à se focaliser sur une tâche, des pensées parasites et/ou esprit « brouillé » ;
  • Les troubles de la mémoire avec des difficultés de mémoire à court terme (mémoire de travail), des oublis fréquents ou des difficulté à récupérer l’information ;
  • L’indécision qui consiste à ne pas pouvoir prendre des décisions, même simples, par peur de faire le mauvais choix ;
  • Les pensées intrusives qui consiste à avoir des ruminations incessantes sur des aspects du travail et/ou des scénarios catastrophes ;
  • La baisse des capacités d’analyse et de résolution de problèmes avec une difficulté à analyser des situations complexes, une altération du raisonnement logique ou de moins bonne capacité à trouver des solutions créatives ;
  • L’ hypervigilance avec un sentiment d’être constamment sur le qui-vive, d’anticiper le pire et/ou de scanner l’environnement pour des menaces potentielles.

Les symptômes comportementaux

Ces symptômes sont observables et peuvent entraîner des répercussions sur les interactions sociales et la performance professionnelle.

Les principaux symptômes comportementaux des troubles anxieux professionnels sont les suivants :

  • L’évitement qui consiste à avoir une tendance à éviter les situations ou les tâches professionnelles qui déclenchent l’anxiété (réunions, présentations, interaction avec certains collègues ou supérieurs) ;
  • Le repli social et l’isolement avec une tendance à se retirer, à éviter les interactions sociales et professionnelles, et à s’isoler ;
  • La modification des habitudes alimentaires avec une perte d’appétit, ou à l’inverse, consommation excessive de nourriture (compulsive) ;
  • L’apparition ou l’augmentation de conduites addictives qui comprend une consommation accrue d’alcool, de tabac, de caféine, ou l’apparition d’autres dépendances (écrans, médicaments) qui peut s’analyser comme constitutive d’une tentative de gestion de l’anxiété ;
  • La procrastination à savoir un report systématique des tâches importantes, surtout celles perçues comme difficiles ou stressantes ;
  • L’augmentation de l’absentéisme (arrêts maladie fréquents) ou une intensification du présentéisme (être présent physiquement mais peu productif) souvent pour éviter l’accumulation de travail ;
  • La diminution de la productivité et de la qualité du travail avec des erreurs plus fréquentes, un non-respect des délais et une baisse de la performance globale ;
  • Les comportements compulsifs consistant à réaliser des rituels ou des vérifications excessives liées au travail.