Il existe un éventail complet de solutions pour prévenir, accompagner, soigner, et défendre les droits des salariés confrontés à des troubles psychologiques liés à leur environnement professionnel.

L’efficacité de ces dispositifs repose toutefois sur leur bonne articulation et une mobilisation précoce des différents acteurs.

Les solutions médicales

Les démarches médicales et psychothérapeutiques constituent le socle de la réponse thérapeutique aux souffrances psychologiques professionnelles.

Ces démarches sont les suivantes :

  • La consultation avec un médecin généraliste pour diagnostiquer les pathologies liées au travail et pour prescrire un éventuel arrêt de travail ;
  • La consultation spécialisée avec un psychiatre, un psychologue ou un psychothérapeute ;
  • L’accès à des établissements et services spécialisés.

Ces démarches sont souvent la clé d’entrée vers d’autres solutions, comme la reconnaissance en maladie professionnelle, les aides au maintien dans l’emploi, ou les démarches juridiques

Les solutions d’accompagnement

Plusieurs mesures d’accompagnement existent, portés par les pouvoirs publics, les entreprises ou les partenaires sociaux.

Ces dispositifs sont principalement les suivants :

  • La consultation avec le médecin du travail qui peut préconiser des aménagements de poste, recommander un arrêt de travail ou proposer une orientation vers un spécialiste ;
  • Les cellules d’écoute psychologique (confidentiel, par téléphone ou en ligne) ;
  • Le Comité Social et Économique (CSE) de l’entreprise dont un de ses rôles est de veiller à la santé et à la sécurité des salariés ;
  • Le service des Ressources Humaines a un rôle important dans la gestion des situations individuelles des salariés en souffrances physique et psychologique ;
  • L’Inspection du Travail veille à l’application de la législation du travail.
Les solutions administratives

Les dispositifs sociaux qui traitent de la souffrance mentale liée au travail ont pour objectifs une reconnaissance administrative  des troubles psychologiques dans le cadre professionnel. 

Ces dispositifs sont les suivants :

  • La Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé (RQTH) permet de faciliter l’embauche et le maintien en poste des salariés souffrant de troubles mentaux d’origine professionnelle ;
  • L’accident du travail a pour effets d’offrir une prise en charge à 100 % des frais médicaux liés à la maladie, une majoration des indemnisations journalières cas d’arrêt de travail, un droit à une rente en cas de séquelles, une protection contre le licenciement, un droit à la réintégration ou au reclassement, ainsi qu’une possibilité de recours pour faute inexcusable de l’employeur ;
  • La maladie professionnelle offre la même prise en charge et les mêmes droits que ceux de l’accident du travail ;
  • L’inaptitude médicale oblige l’employeur à reclasser le salarié dans l’entreprise à un poste compatible avec son état de santé. En cas d’impossibilité de reclassement, l’employeur peut engager une procédure de licenciement pour inaptitude avec des indemnités spécifiques versées au salarié.
Les solutions judiciaires

Le droit français met à disposition du salarié souffrant de troubles psychologiques d’origine professionnelle un arsenal juridique structuré, articulé autour :

  • Du droit de la sécurité sociale (reconnaissance de la maladie professionnelle et faute inexcusable de l’employeur) ;
  • Du droit du travail (obligation de sécurité de l’employeur, harcèlement moral, rupture du contrat, etc.) ;
  • Du droit pénal en cas de gravité particulière (harcèlement, discriminations, etc.).

Les voies de recours juridiques sont les suivantes :

  • La médiation ;
  • L’action en justice pour cessation des agissements causant les troubles mentaux professionnels ;
  • L’action en justice en réparation du préjudice (dommages et intérêts) causés par les troubles mentaux liés au travail ;
  • La résiliation judiciaire du contrat de travail aux torts de l’employeur (rupture assimilée à un licenciement injustifié ou nul) ;
  • La nullité d’un licenciement en cas de faute grave de l’employeur (harcèlement, discrimination, etc.) ;
  • La plainte pénale.
Les solutions et approches connexes

Il existe des solutions et des démarches qui ne sont spécifiquement des solutions aux troubles mentaux d’origine professionnelle mais qui ont un rapport étroit avec eux :

  • L’invalidité est une situation reconnue par l’Assurance maladie lorsque la capacité de travail ou de gain d’une personne est réduite d’au moins 2/3 à la suite d’un accident ou d’une maladie d’origine non professionnelle. Cela signifie que la pension d’invalidité est versée pour compenser une perte de capacité de travail causée par un problème de santé qui n’est pas directement lié à l’activité professionnelle. Toutefois, la notion d’invalidité peut concerner les troubles psychologiques si ceux-ci sont suffisamment sévères et durables pour entraîner une réduction de la capacité de travail des 2/3. Ainsi, même si l’origine est non professionnelle, une personne souffrant de troubles psychologiques peut être reconnue invalide et bénéficier d’une pension, sous certaines conditions.
  • La rupture conventionnelle du contrat de travail, si elle n’a pas, à priori, de rapport direct avec une maladie professionnelle ou non, peut être une issue envisagée par un salarié souffrant de troubles mentaux liés à son travail, notamment lorsque l’environnement professionnel est devenu intenable et qu’il ne souhaite pas entrer en conflit ou entamer une procédure longue et stressante.
  • Les approches personnelles face à la souffrance psychologiques au travail permettent de soigner ou de soulager celle-ci, notamment grâce à des techniques de gestion du stress, de relaxation, de pleine conscience. Un bon équilibre de vie et la recherche de soutien sont également efficaces.