Des relations de travail délétères, c’est-à-dire nuisibles ou toxiques, peuvent avoir un impact significatif sur la santé mentale des salariés, la productivité de l’entreprise et l’ambiance générale au sein de l’organisation.

La description des relations de travail délétères 

Une relation de travail délétère se manifeste par des interactions négatives et répétées entre collègues, entre un employé et sa hiérarchie, ou même entre différents services. Ces manifestations peuvent prendre les formes suivantes :

  • La communication agressive ou passive-agressive avec ses critiques constantes, sarcasmes, hostilité masquée et/ou refus de communiquer ;
  • Le manque de respect composé de dénigrements, humiliations, interruptions fréquentes et/ou une absence de reconnaissance du travail effectué par le salarié ;
  • Les conflits non résolus avec des tensions persistantes et/ou des disputes fréquentes sans issue constructive ;
  • L’intimidation par des menaces, pressions excessives et/ou brimades répétées ;
  • Les discriminations sont interdites par les articles L. 1132-1 et suivants du Code du travail, notamment celles fondées sur l’état de santé ou le handicap du salarié, ce qui inclut les troubles mentaux ;
  • Le harcèlement moral est interdit par les articles L. 1152-1 et suivants du Code du travail et le définit comme des agissements répétés ayant pour objet ou pour effet une dégradation des conditions de travail susceptible de porter atteinte aux droits du salarié et à sa dignité, d’altérer sa santé physique ou mentale ou de compromettre son avenir professionnel ;
  • Le harcèlement sexuel est interdit par les articles L. 1153-1 et suivants du Code du travail et le définit comme comme des propos ou comportements à connotation sexuelle répétés qui soit portent atteinte à la dignité du salarié en raison de leur caractère dégradant ou humiliant, soit créent à son encontre une situation intimidante, hostile ou offensante. Toute forme de pression grave, même non répétée, exercée dans le but réel ou apparent d’obtenir un acte de nature sexuelle, que celui-ci soit recherché au profit de l’auteur des faits ou au profit d’un tiers, est également constitutif de harcèlement sexuel ;
  • La compétition malsaine avec des vol d’idées, sabotages et/ou entraves à la progression d’autrui ;
  • L’absence de soutien ou de collaboration avec un individualisme excessif, un refus d’aider et/ou l’isolement ;
  • L’injustice ou le favoritisme avec un traitement inégal et/ou des prises de décisions arbitraires.
Les indicateurs des relations de travail délétères 

Il n’est pas toujours évident de déceler des relations délétères, surtout lorsqu’elles s’installent progressivement. Cependant, certains indicateurs peuvent alerter, tant sur le plan individuel que collectif.

Les indicateurs des relations de travail délétères sur le plan individuel

Les signes indiquant l’existence de relations de travail néfastes sur le plan individuel dans l’entreprise sont principalement les suivants :

  • L’augmentation du stress, de l’anxiété et/ou de l’irritabilité ;
  • La baisse de motivation et de l’engagement ;
  • Les troubles du sommeil, maux de tête et/ou problèmes digestifs ;
  • L’évitement de certaines personnes ou de situations au travail ;
  • La baisse de la confiance en soi ;
  • L’accroissement de l’absentéisme.

Les indicateurs des relations de travail délétères sur le plan collectif

Les signes indiquant l’existence de relations de travail néfastes sur le plan collectif dans l’entreprise sont principalement les suivants :

  • L’ambiance tendue et lourde ;
  • La communication difficile ou inexistante entre les équipes ;
  • Le taux de roulement du personnel élevé ;
  • L’augmentation des plaintes ou des conflits ;
  • La diminution de la productivité globale ;
  • La baisse de la qualité du travail.
Les conséquences psychologiques et organisationnels des relations de travail délétères 

Les relations de travail délétères impactent la santé mentale à travers les mécanismes suivants :

  • L’exposition à des tensions relationnelles constantes surchargent les capacités d’adaptation psychologique et diminuent les ressources cognitives disponibles pour le travail ont pour conséquence principale d’impacter la charge mentale et cognitive du salarié ;
  • Un environnement conflictuel crée un climat de méfiance, d’hostilité et d’incertitude qui affectent le sentiment de sécurité psychologique du salarié ;
  • L’absence de reconnaissance professionnelle et de soutien social peut mettre en péril l’équilibre psychologique du salarié ;
  • L’effondrement des défenses collectives, généré par le dysfonctionnement du collectif de travail, accentue l’isolement du salarié du fait que celui-ci ne peut plus s’appuyer sur le groupe pour faire face aux difficultés ;
  • La diminution de la productivité globale ;
  • La baisse de la qualité du travail.