Les causes des troubles mentaux liés au travail

Les troubles psychologiques liés au travail des salariés résultent de facteurs multiples et interdépendants, mais les causes professionnelles jouent un rôle primordial dans leur apparition et leur aggravation.
Ces causes relèvent de facteurs structurels, conjoncturels et relationnels qui sont principalement l’organisation du travail et la charge mentale, les relations de travail délétères, la pression temporelle, l’instabilité, la culture d’entreprise et les valeurs, ainsi que les défaillances de la prévention.
L’organisation du travail et la charge mentale
Il existe plusieurs types de causes professionnelles générateurs de troubles psychologiques liés à l’organisation du travail et la charge mentale tels que :
- La charge de travail excessive qui se caractérise par une intensification des rythmes de travail, des réductions d’effectifs et des exigences de performance pouvant accentuer une surcharge cognitive. Lorsqu’elle devient chronique, cette pression peut conduire à l’épuisement mental.
- Les objectifs flous ou contradictoires qui se définissent comme une mauvaise définition des missions ou des injonctions paradoxales qui génèrent de l’insécurité professionnelle et une perte de sens, éléments déclencheurs d’un stress psychologique prolongé.
- Les travaux fragmentés ou monotones tels que l’hyperspécialisation, la standardisation excessive ou le manque d’autonomie induisent un appauvrissement des tâches qui peuvent favoriser un mal-être latent.
Les relations de travail délétères
Les relations de travail délétères qui sont susceptibles de générer ou d’accentuer des troubles psychologiques sont principalement :
- Le management toxique ou défaillant qui consiste en un encadrement autoritaire, absent, ou incompétent sur le plan humain peut constituer un facteur aggravant de détresse psychologique. L’absence de reconnaissance ou de soutien est également nocive.
- Les conflits interpersonnels comme les tensions entre collègues, les comportements hostiles (harcèlement moral et/ou sexuel, brimades) ou les discriminations (âge, genre, origine) contribuent au sentiment d’insécurité émotionnelle.
- L’isolement professionnel avec l’absence de collectif, le télétravail mal encadré ou les configurations d’organisation cloisonnées peuvent engendrer un isolement social, facteur reconnu de vulnérabilité psychologique.
La précarité de l’emploi et la pression temporelle
La précarité de l’emploi avec les contrats courts, les restructurations à répétition, ou les incertitudes sur l’avenir professionnel nourrissent une anxiété chronique, accentuée par un climat d’instabilité.
La temporalité non maîtrisée comme les horaires extensibles, les astreintes fréquentes, ou la disponibilité permanente exigée nuisent à la régulation entre vie professionnelle et vie personnelle.
Les valeurs et la culture d’entreprise
La perte de sens au travail générée par l’absence d’alignement entre les valeurs personnelles et les objectifs de l’entreprise provoque un désengagement psychologiques. Ce phénomène est accentué par des logiques purement financières ou productivistes.
Les défaillances de la prévention
L’absence de dispositifs de régulation due à un défaut d’écoute, l’absence de cellule de soutien psychologique, de médiation ou de politique RPS (risques psychosociaux) empêche la détection précoce des signaux d’alerte.
La faible culture de la santé mentale avec le tabou persistant autour de la souffrance psychologique, combiné à une faible sensibilisation des encadrants, retarde la mise en place de mesures correctrices.